mercredi 27 octobre 2010

Radio censure

Je comptais parler de ce misérable crétin qui conduisait comme un pied jeudi dernier, sur une autoroute belge, dans un ralentissement établi à cause d'un accident assez spectaculaire. Cet abruti, immatriculé français, était grandement occupé à prendre des photos avec son téléphone portable, gênant toute la circulation derrière lui, avant d'appuyer sur le champignon une fois dépassée la scène de l'accident.
Au lieu de cela, je suis stupéfaite par ce que j'entends à l'instant même à la radio. J'avais déjà fortement réduit mon écoute de France Inter depuis le mois de juin, écœurée par la suppression d'émissions formidables comme celles de Sophie Loubière et de Jean-Marc Four (qui méritaient amplement plus de soutiens que des imitateurs aux talents discutables). Depuis un mois, je me suis remise à écouter un peu les quelques émissions auxquelles j'étais fidèle, dont celle de Stéphane Bern. Quelle stupéfaction d'assister en direct à une scène de censure. Indépendamment du fait que l'on soit ou non hostile à la grève et les actions provoquées par la surdité d'un gouvernement aveugle de surcroît, il s'agit bien de censure à laquelle je viens   d'assister. Je croyais que la censure remontait à l'époque désormais révolue. Je constate avec amertume que les temps ont bien changé. Les Trente Glorieuses ne sont peut-être pas là où les situe généralement. Et il semble que nous soyons réellement en train de sombrer dans une époque régressive, une sorte de retour vers l'ORTF. Même si je suis amplement en faveur du renversement de ce pouvoir méprisable en place, je me suis efforcée d'exprimer un jugement impartial sur cette censure sur le service public. Je ne réagis qu'à la manière dont s'est déroulée la chose.


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mercredi 20 octobre 2010

Femmes illustres

Je suis souvent agacée par la manière dont on parle "des femmes", principalement dans les media, dans le monde culturel, artistique, littéraire, cinématographique. Bien sûr, il faut toujours garder à l'esprit que tout est relatif et qu'il faut toujours placer un événement ou un personnage dans son contexte mais enfin, au XXIème siècle, j'estime qu'il serait temps de traiter les femmes normalement, exactement comme on traite les hommes. C'est souvent vrai en ce qui concerne le cinéma et la littérature. Je n'aime pas cette manière dont les critiques s'extasient béatement sur l'histoire d'une femme à l'écran ou à l'écrit et resservent ce "label" jusqu'à plus soif. Que je sache, "les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits". Il me semble que cela s'applique aux femmes. J'enrage lorsque j'entends parler de la "vengeance d'une femme" ou du "parcours d'une femme" comme titres de films ou de romans, par exemple. Envisagerait-on "la vengeance d'un homme" ? Bien sûr que non. L'homme est banalisé. L'homme est un fait donné. "La" femme reste un mystère autour duquel se cristallise l'essaim des fantasmes, parfois même véhiculés par des femmes ! Non, je préfère envisager des vies ou des parcours comme de simples faits. Que l'on se donne la peine de considérer l'admirable biographie d'Aliénor d'Aquitaine par la formidable Régine Pernoud. Certes, l'auteur ne manque pas de replacer son sujet d'étude dans le contexte historique qui était le sien mais nulle part n'avance-t-elle la féminité comme un étendard. Non moins brillante est la biographie consacrée à l'exceptionnelle Reine Elizabeth Ière d'Angleterre... écrite par un homme, Christopher Hibbert. J'apprécie la rigueur des historiens dignes de ce nom, qui ne vautrent pas dans une complaisance ridicule vis-à-vis de ces deux femmes au destin extraordinaire et qui ont réussi à s'imposer à des époques où le bon droit moderne ne prévalait pas. Je suis admirative de ces deux souveraines mais également de leurs admirateurs respectifs qui ont poussé la recherche jusqu'à atteindre une intimité par delà les siècles avec elles.


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mardi 12 octobre 2010

Necklace

Au risque de passer pour une midinette (mais qui ne le reste pas un tout petit peu au fond de soi ?), je me suis réveillée ce matin assez étonnée du rêve qui avait "paroxysé" ma nuit. Pour une raison que j'ai oubliée (... de l'intérêt d'avoir de quoi écrire à côté du lit !) et par un moyen qui m'échappe encore, je réussissais à récupérer le collier du beau Damon Albarn. Je pense qu'il ne le porte plus depuis un nombre certain d'années mais pendant longtemps, il l'arborait en permanence. Lorsqu'on y réfléchit, c'est un peu idiot de focaliser sur des objets que l'on ne regarderait même pas s'ils ne se chargeaient pas d'un potentiel énergético-affectif inhérent à leurs possesseurs. Car je ne pense pas porter un jour un tel collier alors que je l'aurais toujours sur moi si j'avais réellement en ma possession celui de Damon. Et l'on se souvient de l'écharpe prêtée par son premier copain au lycée, pas lavée pendant tout un hiver... On a beau avoir déjà la main sur la poignée de la quarantaine mais certains vieux fantasmes ont la peau dure et c'est peut-être d'ailleurs parce qu'ils ne sont que cela qu'ils perdurent, même lorsqu'un mari ou une femme peut parfaitement rivaliser à armes égales avec l'un de ces fantasmes qui pourtant évoluent au mieux...


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lundi 4 octobre 2010

History

Il faut toujours que l'ambiance, l'atmosphère soient les bonnes pour pouvoir accoucher d'un écrit. Alors que la situation de ma grand-mère s'est améliorée et qu'il semblerait que tout le monde ait eu une grande frayeur inutile, j'observe le sentiment d'histoire. Je tente de contempler ce qui peut éventuellement constituer une vie. La vie d'un individu ou, à plus grande échelle, d'un groupe donné. Ma dernière lecture, La vie quotidienne des Aztèques, de Jacques Soustelle, m'a éclairée sous un autre angle que le seul point de vue individuel. Il n'y a donc pas de règle. Chaque vie élabore ses règles propres au fur et à mesure qu'elle progresse, qu'elle avance. Tous ces lieux communs que l'on énonce à longueur de temps et auxquels on se raccroche par peur... Ils ne sont qu'illusoires. Chacun de nous avance sur une route qui se dessine sous ses propres pas. Le chemin parcouru se grave pour la postérité. Il n'y a pas d'humanité mais bien des humanités. C'est une fois ce sentier terminé qu'il sera alors temps et possible de pouvoir y détecter une trame, un fil conducteur, une ligne directrice, avec peut-être une logique latente. Mais pas avant. Un observateur détaché et extérieur aura le fin mot. Il pourra expliquer le pourquoi des diverses bifurcations, des choix variés qui auront jalonné ce parcours. C'est bien l'angoisse, la crainte, l'inconnu qui nous font généraliser les choses. Mais l'avenir reste opaque. Qui sait ce qu'il réserve. Une chose est sûre, c'est que comme on sème, on récolte.
Et comme on s'aime, on récolte aussi.


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